Nos premiers détecteurs de métaux....

Par définition un détecteur de métaux est un appareil utilisé pour rechercher du métal. Si on s’en tient à cette définition, les premiers détecteurs sont apparus à l’époque de la rue vers l’or.  Cela consistait en enfoncer deux tiges de fer dans le sol, à  faire ensuite circuler un courant entre ces deux tiges et enfin, à  noter les variations de conductivité. C’était très empirique et peu efficace à l’époque mais si je me permets d’y faire allusion, c’est qu’aujourd’hui ce système est toujours utilisé pour la recherche des anomalies du terrains pouvant révéler des souterrains ou des grottes.

Les premiers détecteurs de métaux dont le système est basé la balance d’induction apparaissent vers la fin du XIXeme siecle et seront utilisés avec plus ou moins de succès dans la recherches des éclats d’obus ou des projectiles dans le corps humain. 

Toujours basé sur la balance d’induction apparaissent après la première guerre mondiale, des détecteurs de métaux , constitués de deux bobines en forme de cadre carré, l’une placée verticalement qui  envoyait par impulsion  une onde électromagnétique, l’autre cadre placé horizontalement face au sol, recueillait l’onde résiduel renvoyé par le sol. Chaque fluctuation décelée par la cadre horizontal indiquait la présence de métal. 

Ce type de construction est très efficace dans la recherche de grosse masses enterrées à grande profondeur. Ainsi, il a été repris 50 ans plus tard  par le fabricant  Garrett avec son disque  Grande profondeur Eagle  eyes  que l’on pouvait monter sur son détecteur haut de gamme  le « GTI 2500 » .  Garett n’a pas été le seul à utiliser ce type de construction et le fabricant White a, lui aussi fabriqué un détecteur reprenant cette structure.

Il s’agit du modele White’s TM 808 . On retrouve encore facilement ce détecteur sur le marché, de nos nos jours. Il convient de tempérer le terme de « grande profondeur » et  préciser qu’en fait, on pouvait détecter un jerrycan jusqu’à 2 mètres de profondeur  quand le terrain s’y prêtait.

Avant le seconde guerre mondiale, la fabrication de ces détecteurs restait artisanale. Les premiers détecteurs fabriqués à grande échelle sont sortis de la petite fabrique de Gerhard Fisher apres 1930 en Californie et toujours sur le même principe des 2 cadres. Il a fallut attendre encore une décennie pour voir apparaître les premiers détecteurs « portables » sous la dénomination de Marck 1. C’est en effet fin 1941 qu’un jeune officier de l’armée polonaise réfugié à Londres Jozef Kosacki, met au point le premier détecteur de métaux à usage militaire. Il entre aussitôt en service au sein de l’armée britannique.

Les Américains débutent leurs études pour se doter d’un matériel comparable. En février 1942. Il s’agit du fameux détecteur SCR-625  (Set Complete Radio )  qui sera commandé et utilisé par les services de transmissions des armées françaises.  Il détecte les mines métalliques enfouies entre 15 et 30 centimètres de profondeur. En raison de l’aspect de son disque d’exploration, il est surnommé « La poêle à frire ». Ce détecteur  a été produit à plus de 100.000 exemplaires jusqu’en 1945 et sera encore utilisé par les armées françaises durant la guerre d’indochine (1945-1954) puis la guerre d’Algérie  (1954-1962). Il est retiré du service en 1970 et on commence à le trouver dans les surplus de l’armée.  Malgré leur poids conséquent qui flirtait avec les 10 kilos, leurs batteries qui dépassaient les 100 volts mai qu’il fallait recharger après une heure d’utilisation, ces détecteurs ont fait la joie des premiers  amateurs de détection. Leur efficacité pour la recherche de gros dépot était légendaire. Ce n’est que quelques années plus tard qu’ils se sont vus concurrencé par les nouveaux détecteurs qui fonctionnaient avec des transistors et non plus des tubes amplificateurs. Ces nouveaux détecteurs que l’on a vu apparaître à la fin des années 60  étaient  plus légers, et surtout mieux  adaptés à la recherche de pièces de monnaies et de petits bijoux à faible profondeur.  Ces nouveaux détecteurs restent chers et les amateurs étaient souvent obligés de fabriquer eux-mêmes leur machine. On trouvait plusieurs  schémas électroniques dans les revues spécialisées  qui vous permettaient de fabriquer des machines rudimentaires.  Ce loisir restait encore fort méconnu du grand public et les pratiquants en France ne représentait que quelques centaines d’individus, essentiellement regroupés dans les régions du Nord, de la Somme et toutes les régions qui ont subit les fronts de guerre de 14-18 ou en 1940 avec la poche de Dunkerque ou encore en 45 avec les plages du débarquement. 

C’est également vers la fin des  années 70 que sont apparus en France les premières revues spécialisées qui traitaient de numismatiques, de détecteurs de métaux et de  trésors….Ces premières revues ne touchaient qu’un petit marché de lecteurs ce qui explique pourquoi elles ne sortaient que tous les trimestres. 

C’est à cette époque  que je me suis intéressé à la détection. Les premiers détecteurs de métaux conçus pour le loisir étaient très chers. Ce sont des modèles américains  de marque  Fisher ou White’s  ou des modèles anglais de marque Scope.   De  nombreuses petites  marques  ont commencé à fleurir sur le territoire surtout après les années 80, date à laquelle ce loisir prenait réellement son essor.  Comme beaucoup, mes premières expériences en détections ont été possible grâce a la création personnelle d’un modèle , selon l’un des nombreux plans électroniques que l’on pouvait trouver dans les magazines spécialisées. Cela marchait…plus ou moins mais très vite je me suis rendu compte que mes compétences en électroniques étaient insuffisantes pour arriver à un résultat satisfaisant. C’est vers les années 80 que sont arrivés sur le marché des modèles plus abordables tels que les  détecteurs Tandy qui permettaient même une bonne discrimination. Ces modèles parvenaient à  ressentir une pièce de monnaie à 3 ou 4 centimètres de profondeur, ce qui peut paraitre dérisoire actuellement,  mais ils étaient assez efficace pour la recherche de « militaria ».  Il était courant de trouver des têtes d’obus en cuivre enfouies à plus de 10 cm de profondeur. C’est effectivement  par ce type de recherche qu’ont débuté mes premières années de détection. s

Pour rappel, le sujet de cette page porte bien sur les  détecteurs que j’ai utilisés. Plus précisément je vous parlerai des  détecteurs qui ont vraiment compté pour moi. Je vais donc commencé par le premier détecteur que j’ai acheté en 1977 pour un prix déraisonnable en comparaison de mes revenus et aux dires de mon épouse….Bon, c’est vrai qu’en 1976 nous venions d’acheter notre maison et que les 876 frs de  mensualité du prêt représentaient déjà les 2/3 de mon salaires…. 

Il s’agit du modèle  VLF 800 de chez C-Scope qui était apparu sur le marché  vers 1976, donc  un an plus tôt pour la somme de 800 Frs environ. En ces temps-là, il n’y avait pas  de site comme « Le bon coin » pour trouver  des détecteurs d’occasions. En fait, les français  n’ont découvert internet qu’après 1995.  Les plus anciens se rappellent sans doute qu’en 1980 ils faisaient tout juste connaissance avec le minitel…alors pensez bien qu’en 1977  il n’y avait que les petites annonces du journal local. Cependant, dans le nord,  une revue de petites annonces « Inter 59 » sortait chaque mercredi. et c’est dans cette revue que j’ai dégoté mon détecteur. Il n’avait qu’un an et son propriétaire le vendait 500 frs. Difficile de résister à une telle occasion

Dans les premiers magazines qui portaient sur les détecteurs de métaux, ce VLF 800 était  le plus performant en puissance et en discrimination. Une telle occasion risquait de ne plus se présenter aussi, je profitais d’avoir reçu une prime équivalent à un demi mois de salaire pour me payer ce bijou. J’ai contacté le vendeur, je lui ai envoyé un chèque et quelques jours plus tard, la « bête » arrivait chez mes parents….Faut dire que mon épouse n’était pas au courant de cet achat et j’attendais le bon moment pour lui présenter la chose….Heureusement, sur ce coup,  elle s’est montrée compréhensive.

Très vite, ce nouveau jouet s’est montré  bien plus efficace que les modèles précédents que j’avais eu en mains, surtout pour la recherche des pièces dans les champs et les bois. Je pouvais également comparer son efficacité par rapport aux détecteurs des amis avec lesquels nous faisions des sorties. Pour vous donner une idée de ses possibilités, la plupart des pièces de monnaie que je trouvais, se situaient entre 3 et 5 cm de profondeur.

Exceptionnellement et dans le meilleur des cas je descendais à 10 cm, notamment lorsque je trouvais des grosses pièces comme des Napoléon III de 10 centimes qui font 3 cm de diamètre et pèsent 10 grammes mais cela restait loin des 15 cm que la publicité nous promettait.

De mémoire, je dirai que les premiers magazines exclusivement dédiés aux détecteurs de métaux et à la détections remontent en 1980. Début 80  sortait le premier numéro du magazine  » Prospections » . Cette revue  sortait ensuite tous les trimestres ce qui démontre que cette activité était encore confidentielle.

Inutile de vous confier que je dévorais littéralement chaque numéro qui sortait. Je n’ai pas trouvé sur internet la photo de la couverture des tout premiers magazines mais en revanche j’ai déniché les numéros de 5 à 16  que vous pouvez voir ci-dessus.  Au cours des années, ce magazine a changé plusieurs fois de nom.  En 1984 il porte le nom de « Trésor de l’histoire » puis « Chasse au trésor » puis en 2005 il redevient « Tresor de l’histoire »..

Si ce magazine est resté seul durant quelques années . il a été ensuite rejoint par d’autres magazines.  Je pense notamment 

 – A la revue « Trésors et découvertes » qui sort dans les kiosques à,partir de décembre 88

 – Au bimestriel   « Trésors et détection » qui a lancé son premier numéro de septembre/octobre 1991 

 – Au  mensuel « Trésors magazine » dont le premier numéro est sorti en  janvier 1992

 –  A la revue  « Détection Passion », encore un magazine qui voit le jour fin 95

 – A la revue « Monnaies et détections » dont le premier numéro remonte à octobre 2001

Quels magazines encore ? Ah oui, il y a aussi « Le fouilleur »  depuis 2004 mais là, ce qui change c’est que ce magazine est épaulé par un site internet qui permet des échanges interactifs, des forums, donc l’intervention des internautes,  des lecteurs et surtout des passionnés qui parlent de leurs découvertes et de leur détecteur.

J’en oublie sûrement mais c’est juste pour vous dire que ce loisir à réellement pris de l’ampleur vers le milieu des années 1990 :  Années où l’on pouvait déjà dénombrer près  de 20.000 détectoristes occasionnels dont  4000 passionnés qui s’adonnaient à leur hobby chaque weekend. Ces chiffres ont encore légèrement  progressé jusqu’en 2010 puis se sont stabilisés. En 2010 les associations de détectoristes comme les vendeurs avaient estimé le nombre d’utilisateurs à environ 40.000. Si en 30 ans, il a été vendu plus de 300.000 détecteurs en France, on peut supposer qu’ils n’en restent  que 150.000 « utilisables » dont 50.000 utilisés…. Ce qui veut dire qu’il y a de nombreux détecteurs qui dorment dans les greniers. 

Après 3 ou 4 ans d’utilisation, je cherchais un détecteur un peu plus puissant. C’est le problème avec ces magazines spécialisés qui vous montrent les derniers modèles sortis d’usine et qui affichent des records de profondeurs.

On n’est pas de bois et on se laisse tenter. Depuis les années 79 et 80 La marque Whites avait sorti son modèle Coinmaster 4000 D série II qui avait une très bonne réputation. C’est ainsi qu’en 1982 je suis allé Chez  Christian Pringault à Maubeuge pour essayer, voir même acheter ce détecteur. Les magasins qui  vendaient des détecteurs de métaux étaient peu nombreux à l’époque et tous les amis qui faisaient de la détection achetaient leur matériel chez Christian. Ce vendeur était de bon conseil et surtout c’était un passionné de détection. Il n’était pas avare, ni de ses conseils ni  de son temps. Je dis bien « était » au passé car je viens d’apprendre que Christian était décédé  le 12 mars 2020, des suites du Covid 19 . Cela m’a fait un drôle de coup. Plusieurs amis et de très nombreux clients  avaient souhaité se rendre à son enterrement mais du fait du confinement cela n’était pas autorisé. 

Il y a des détecteurs que l’on a tout de suite en mains, bien sûr il faut des heures et des heures pour en connaître toutes les subtilités et pouvoir alors les pousser dans leurs derniers retranchements, cependant il ne faut que quelques  minutes  pour savoir si on va l’adopter ou non. Pour ce détecteur Whites, après un essai rapide chez Christian Pringault, ma décision a été prise et je rentrai chez moi avec mon nouveau joujou.

Il avait pour lui une meilleur gestion des effets de sol, ce qui permettait d’aller chercher les pièces de monnaie un peu plus profond que ne le faisait le Scope VLF 800. En 1982 et 1983 avec les amis on faisait encore beaucoup de « Militaria » On allait sur  détecter dans les bois et les champs autour de Arras pour la recherche de matériel militaire de la 1ere guerre mondiale de même, dans les bois en Belgique près de Ypres où l’on trouvait beaucoup de chargeurs de balles de guerres et des grenades de toutes les sortes, de toutes les formes et de toutes les nations.

Je me souviens qu’en juillet 1983 un des amis qui détectait avec moi, avait mis  dans une bassine d’eau des batonnets de phosphore que l’on avait récupérés dans des obus. Il devait partir en vacances dans le Jura quelques jours mais il n’ avait pas prévu que cet été était un été de canicule comme en 1976. De ce fait, l’eau de la bassine  s’est évaporée et les batonnets de phosphore qui sont hautement inflammables à l’air libre, ont commencé à fumer. Les voisins ont appelé les pompiers qui ont forcé la porte de son appartement et là, ils ont découvert un stock de grenades et d’obus….totalement inoffensifs (mais ça, ils ne le savaient pas). En fait, toutes les munitions étaient démilitarisées, vidées, nettoyées. Le copain s’en est tiré à bon compte mais il a dû remettre toutes ses trouvailles à un musée.

En 1985 en vacances en Juillet dans le midi, avec mes frères et nos 3 enfants qui avaient de 8 à 12 ans, nous allions détecter sur les plages après le couché du soleil. Nous étions certainement les premiers détectoristes à fouiller ces plages car nous trouvions 1 ou 2 pièces de monnaie à la minute. Mes 2 frères et moi, nous détections et faisions une croix  dans le sable à chaque endroit où cela sonnait. Les enfants, derrière nous, creusaient et ramassaient les pièces. Nous nous étions mis d’accord: Les pièces de 1 à 10 francs étaient pour nous, la petite monnaie était pour  nos enfants.  Au bout de 2 heures, on repartait avec chacun, les poches pleines de pièces de monnaies. C’était le bon temps, diront certains….Faut avouer que lorsque nous sommes revenus ratisser ces mêmes plages 4 ans plus tard, on n’était plus les seuls à détecter. Le butin était plus maigre également. Au lieu de trouver une pièce à la minute, on ne trouvait plus que 5 à 6 pièces à l’heure….  

Les plages ne sont pas les seuls endroits où l’on peut faire des découvertes intéressantes. les champs, les pâtures et les bois peuvent également vous réserver de belles surprises. Je me souviens qu’en 1988, toujours avec le coinmaster  4000 D série 2 , j’avais trouvé dans le bois de Phalempin une petite boursée contenant des pièces en argent, en billon et en cuivre. Là encore, c’était une journée historique car mon fils et ses 2 cousins ramassaient les pièces à chaque coup de bêche. Plus on creusait et plus on en trouvait. Ce jour-là, on a retiré une bonne cinquantaine de pièces, pour la plupart dans un triste état. Les enfants étaient fous de voir toutes ces piéces que l’on pensait romaines. Mais après néttoyage on s’est rendu compte qu’elles dataient de 1560 environ et ceraines avaient le portrait de Francois Ier ou d’Henri II.

On pensait bien avoir avoir récupéré la dernière des pièces sur ce site, mais quelques mois plus tard, par acquit de conscience, nous sommes revenus au même endroit et là, surprise, nous avons encore retiré une vingtaine de pièces. Toutes ces pièces, je m’étais bien promis de les conserver car elles étaient le témoin d’une journée extraordinaire passée avec mon fils de 13 ans et ses cousins. Je n’ai pas fait de photos de ces pièces, en revanche, j’avais eu la bonne idée de faire un film de ces pièces avec un camescope numérique. Ce qui me permet de vous en présenter quelques unes ici.

Quelques année plus tard, bien que cela me peinait un peu, je les ai vendues pour m’offrir un nouveau détecteur: Le Garrett Grand Master Hunter CX II. 

Au tout début des années 1990, après avoir lu les revues de l’époque qui vantaient les qualités du détecteur Garrett  Grand Hunter  CX II, je suis allé chez Pringault à Maubeuge dans le but de l’essayer.

Bien évidemment, je suis revenu avec. Je dois avouer que je ne l’ai pas gardè longtemps. Il était costaud, boitier en plastic bien solide…et bien lourd. Surtout que j’avais fait l’impasse sur le repose-bras qui était vendu en option mais plutôt cher  pour un morceau de plastic. Avec le recul, je trouvais que ce détecteur était trop cher par rapport à ses performances? C’est peut-être le prix de la qualité?  Il avait pour lui, la double discrimination, ce qui se faisait beaucoup en ce temps-là.

Le principe était de détecter avec une discrimination très légère, donc de descendre plus profond dans le sol et, quand l’appareil sonnait, on passait sur la seconde discrimination pour vérifier que l’on ne passait pas sur un gros ferreux. Le Garrett se distinguait également par le son de « cloche » qui retentissait sur les cibles intéressantes.

Avec ce détecteur, j’ai fait beaucoup de champs et de bois et, dans l’ensemble je peux dire qu’il faisait le Job….Mais c’était une époque où les choses évoluaient déjà  très vite et, chaque année il y avait de nouveaux détecteurs sur le marché, présentant des performances de plus en plus surprenantes  et des réglages de plus en plus divers. C’est  ainsi que, vers les années 1992 je me suis intéresse à un modèle révolutionnaire qui m’a tenté pendant plusieurs mois avant que je ne retourne à Maubeuge chez Christian Pringault. 

Il s’agit du Challenger X-100  de Compass. Tout, dans ce détecteur, forçait au respect. En plus il était beau comme un Dieu. Le son ultra  agréable, Assez lourd mais le repose-bras corrigeait en grande partie ce problème.

Après un essai assez poussé avec l’aide de Christian Pringault, je me suis rendu compte que cette bête était faite pour moi. A l’époque, c’était la Rolls des détecteurs. Extremement puissant, extrêmement polyvalent du fait des  nombreux modes  de recherche et des réglages possibles. Je me suis senti tout de suite à l’aise avec ce détecteur. C’est comme un coup de foudre: Cela ne s’explique pas.

Je l’ai acheté avec sa tête de 20 cm de diamêtre  et également une tête de 40 cm, ce qui était très rare car la grande majorité des têtes vendues en option pour ce détecteur était des têtes de 30 cm. Quand je l’ai acheté chez Christian, mon épouse était avec moi et elle était d’accord pour cette folie qui coûtait plus de 13.000 Frs , autrement dit  un mois et demi de mon salaire. Le SMIC mensuel était de 6000 Frs en 1993. Si on veut comparer au SMIC actuel qui est aux alentours de 1500, cela veut dire que ce détecteur correspondrait à un détecteur de 2500/3000 euros.On dit que la Qualité reste et que le prix, on l’oublie….

Les 6 mois qui ont suivis cet achat, quand j’allais détecter avec les copains, je passais plus de temps à fignoler les réglages qu’à détecter….mais ce long apprentissage était également très agréable. Peu à peu, la maîtrise de ce détecteur commençait à porter ses fruits. Je me trompais de moins en moins sur la nature et sur la profondeur des objets métalliques. J’allais chercher les pièces de plus en plus loin. Cela était vraiment valorisant pour ne pas dire jouissif. 

Ce détecteur m’a accompagné pendant 4 ou 5 ans mais la dernière année, la tête de détection donnait des signes de faiblesse surtout quand il pleuvait….

Et puis, depuis quelques mois, les différentes revues traitant de la détection faisaient l’éloge du dernier détecteur du fabricant Whites :  le Spectrum XLT. 

Ce détecteur semblait avoir toutes les qualités aux dires des heureux nouveaux possesseurs cependant, à l’image du  Compass X – 100, la complexité de ses nombreux réglages, était pour certains, assez rédhibitoire et pouvait même en décourager quelques-uns. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis d’acheter ce détecteur. Toujours grâce à la revue des petites annonces « Inter 59 » , j’ai vu qu’une personne mettait le sien en vente. Je passais un coup d téléphone au vendeur et du soir même je me rendais chez lui à Arras. C’était un chirurgien qui travaillait au CHR à Arras. Il  l’avait acheté quelques mois plus tôt, mais le trouvait trop compliqué…. Après un essai dans sa pelouse, l’affaire était conclue et je rentrai chez moi avec ce nouveau joujou. 

bandicam 2020-06-11 17-40-48-767

Encore un détecteur qui m’a donné beaucoup de plaisir. J’ai passé des heures et des heures à étudier tous les programmes possibles et imaginables. Sa plus grande qualité, c’est qu’il travaillait simultanément en « Motion » et en static. Pour utiliser la discrimination, il suffisait de balayer le sol mais, en « static » il vous donnait beaucoup de renseignement sur l’objet, notamment sa masse, sa profondeur et  cela vous permettait également de savoir si le réglage des effets de sol était correcte ou mal contrôlé.

J’ai retrouvé sur internet 15 ans plus tard,  dans les commentaires et les forums portant sur le DEUS de la Société XP, un peu cette passion dans la recherche du meilleur réglage possible. Je n’ai jamais eu en mains ce prodigieux  DEUS car à l’époque de sa première sortie, j’avais encore  3 excellents détecteurs qui remplissaient tous les cas de figure possibles et qui me satisfaisaient suffisamment. J’avais toujours ce fameux spectrum acheté dans les années 1993 puis j’avais acheté à Arras  l’incontournable  Sovereign XS 2 pour le bord de plage et enfin, j’avais acheté chez Pringault  le surpuissant Gmaxx de la maison XP.

Pour en revenir à mes débuts avec ce Spectrum XLT, j’ai commencé par faire des essais dans mon jardin en enterrant des cibles de toutes natures, de toutes tailles et à des profondeurs variées. Ensuite, je testais sur le terrain les réglages que j’avais concoctés et qui devaient être les plus efficaces, puis sur le terrain, j’apportais quelques modifications afin d’aboutir au meilleur résultat possible.

En détection, comme en toutes choses, le bon réglage dépend  d’un  subtil compromis entre la discrimination, la puissance, la réactivité, la finesse du réglage de l’effet de sol…et les faux signaux que l’on est plus ou moins près à accepter. Tout comme pour le Compass X-100, j’ai pris énormément de plaisir à dompter cette monture. Le résultat, c’est que sur la plupart des cibles que je détectais, je savais si cela pouvait être un objet intéressant ou non. Dans le doute, je creusais toujours….C’est ainsi que l’on fait de belles découvertes. Ce Spectrum XLT m’a accompagné pendant 25 ans mais toutes choses ont une fin et, un beau matin ou plutôt un triste matin de Mars 2020, je me suis rendu compte qu’un contacteur ne répondait plus. Après l’avoir démonté, j’ai pu constaté que ce n’était pas le contacteur qui était en défaut mais que le problème remontait plus loin vers un circuit intégré. Il fallait me faire  une raison, je devais faire mon deuil de ce Spectrum XLT.

C’est le premier détecteur que j’avais gardé si longtemps sans jamais avoir ressenti une certaine obsolescence par rapport aux nouveaux détecteurs. Il n’avait que 2 défauts. Le premier, comme l’immense majorité des détecteurs, c’est qu’il était incapable de détecter sur le sable mouillé en bord de mer. Bien sûr, il existait bien des réglages particuliers qui permettaient de détecter dans ce milieu hostile, mais les résultats étaient déplorables.

Ce défaut me gênait, d’autant plus que je  venais d’acheter un appartement à Bray-dunes face à ces immenses plages. Le second défaut que j’avais ressenti, c’est un léger manque de puissance. Ce n’était pas flagrant au début, mais, quelques années plus tard,  après la sortie des premiers Gmaxx et Golmaxx de la maison XP, le doute n’était plus possible. Quand je faisais des sortie  avec des amis qui avaient des Goldmaxx, je pouvais constater qu’ils parvenaient à sortir des pièces de monnaies plus profondes. Attention, ce n’était bien souvent que quelques petits centimètres …mais c’était vexant. En revanche, face à ces monstres, je pouvais me flatter de sortir plus de pieces qu’eux. Et oui, ce Spectrum, quand vous l’aviez bien en mains, se montrait d’une insolente efficacité.

Pour pouvoir détecter dans le sable mouillé, là où l’on trouve le plus de petits bijoux, je me suis acheté le Sovereign XS 2 de Minelab. dans les années 1996. 20 ans plus tard, ce détecteur reste incontournable pour ce terrain bien particulier.  Le secret de ce appareil c’est qu’il dispose et surtout il travaille en multi-fréquences pour  mieux pénétrer dans le sol et s’affranchir des effets de sols. Ce Sovereign n’était pas le premier détecteur à travailler sur plusieurs fréquences.

 Peu après la sortie du Compass X-100 qui travaillait sur la fréquence de 13,7 Khz,  cette société américaine avait sorti le Compass X-200 qui travaillait en 13,7 Khz et en 6 Khz il me semble… Ce détecteur pourtant prometteur a été peu diffusé en France. Son prix, un peu délirant y était sans doute pour quelque-chose.  Il y avait également un bon détecteur qui travaillait sur 2 fréquences: Il s’agissait du DFX de Whites. 

Sur le marché, c’était le remplaçant du Spectrum XLT mais qui travaillait avec 2 fréquences distinctes. En 3 Khz ou en 15 Khz et même avec ces 2 fréquences simultanées. Cependant, le Sovereign beaucoup moins polyvalent,  gardait une tête d’avance sur le sable mouillé et même dans 50 cm d’eau. Son plus gros défaut c’est son poids. Au bout de 2 heures en sa compagnie, vous reveniez avec une bonne tendinite. Ce détecteur est un vrai char d’assaut. Increvable et 25 ans plus tard, je l’utilise toujours en bord de mer.